Après le projet de loi : promotion et sensibilisation
Méconnaissance du métier
La CTEQ regroupe plus de 70 membres, professionnels en réparation, installation et entretien d’électroménagers, œuvrant partout au Québec. Au cours des dernières années, nous avons été à même de constater que les bons vieux frigos qui duraient trois décennies sont plus rares aujourd’hui.
Comme l’ont mentionné plusieurs articles, dont ceux de Sara Champagne dans ces écrans, vendredi dernier, la relève pour des techniciens en électroménagers n’est pas très nombreuse, mais c’est surtout par méconnaissance de cet important métier. Découvrir ce qui ne fonctionne pas dans un électroménager demande minutie, curiosité et persévérance, car il faut faire une véritable enquête quand celui-ci ne cuit, refroidit ou lave plus comme il se doit. Les techniciens interagissent avec la clientèle, dans un milieu propre (chez vous) et pour un salaire très intéressant.
Mais voilà, sauf pour les entreprises familiales dont les enfants ont pu voir leur parent passionné par le domaine, peu de jeunes sont informés des avantages du métier, car le milieu scolaire n’en fait pas systématiquement la promotion. Comment suffire à la demande demain si, déjà aujourd’hui, avant même que des techniciens seniors ne quittent à la retraite, on risque de perdre ce savoir, partagé par les membres de la Corporation en cas d’énigme électroménagère ?
Le projet de loi est une excellente initiative dont nous souhaitons l’adoption, fort possible puisque déposée d’abord par l’opposition puis parrainée par le ministre de la Justice. Mais il faut aller plus loin.
Certes, les fabricants auront l’obligation de garder des pièces en quantité suffisante pour la durée de vie raisonnable de l’appareil. Les électroménagers devront être plus facilement réparables… Nous constatons souvent que de petites pièces de plastique fragiles ont causé des réparations plus importantes, simplement par leur piètre qualité !
Les ministres de l’Éducation, de l’Emploi et du Travail doivent faire connaître et promouvoir les métiers permettant la réparation et l’entretien des objets qui nous entourent. L’accès à la formation doit faciliter la réorientation de carrière des travailleurs subissant l’automatisation, par exemple.
Il est enfin possible qu’en raison de la grande variété de gammes de produits, allant de la piètre qualité à la très haute gamme, les consommateurs omettent parfois de suivre les recommandations du manufacturier et préfèrent parfois changer simplement d’appareil que le faire réparer, pour quelques centaines de dollars de moins que le remplacement.
Sachant que certains appareils réfrigérants dégagent des polluants lorsqu’ils sont en fin de vie et doivent être traités pour les décontaminer, nous devons agir en citoyens responsables et opter, à l’instar de nos parents, pour des appareils qui seront entretenus avec soin et réparés au besoin, grâce au professionnalisme d’un nombre suffisant de techniciens en électroménagers formés et compétents pour en faire durer la vie.
Après tout, le bon vieux réparateur qui s’ennuyait, c’est encore possible si tout le monde y met un peu du sien !
